OK, replaçons les choses dans leur contexte.
Ça fait 20 ans que je suis tétanisée par le scorpion qui attaque Mimi la fourmi dans Chérie, j’ai rétréci les gosses.
Je flippe comme une dingue dans la maison hantée de Disneyland.
Le pire film d’horreur que je connaisse s’appelle Le magazine de la santé.
L’habillage musical de Money Drop me glace le sang.
Je fais encore des cauchemars de mon prof de géopolitique de prépa.
La version de Voici les clés par Tina Arena me met très mal à l’aise.
Je trouve assez effrayantes les (in)capacités intellectuelles des candidates de Top Model USA.
Dès que je mange une tablette un carré de chocolat, j’ai peur de voir Sue Sylvester débarquer fouet à la main.
Mes plus grands frissons actuels sont dus aux retournements (ou pas) de fauteuils dans The Voice.
Oui, je suis une grande angoissée.
Et puis j’ai vu La Dame en Noir.
Nous étions cinq dans la salle, dont une hystérique qui ricanait furieusement à chaque coup de jump scare.
Je pourrais vous parler de la magnifique photographie, de la qualité des décors et costumes victoriens, de la grande maîtrise de l’ambiance visuelle et sonore, du jeu très inspiré de Daniel Radcliffe…
Il y aurait beaucoup à dire ; ce superbe voyage à l’image si travaillée nous plonge vertigineusement dans la brumeuse campagne anglaise envahie de fantômes et lourdes malédictions.
Mais je préfère simplement dire que plusieurs heures après, je laissais la lumière allumée pour courir de la porte à mon lit.
Et pourtant quand on y pense, le plus flippant dans ce film c’est la conviction du réalisateur que le post-ado Harry Potter est crédible en notaire père d’un gamin de 4 ans.